Entré à la suite d'Ismise, Johanne eut du mal à retenir un fou rire.
La scène valait son pesant d'or.
Une druidesse, qu'il ne connaissait pas était penchée dans l'âtre de la cheminée et derrière, figé à quelques pas, Guillemaure, visiblement subjugué par l'invitée, ou plutôt la partie qu'il en voyait, restait prostré.
Il connaissait bien le druide, et savait que sous les allures de sage ermite qu'il se donnait, dormait un être plein de sang, de fureur et d'énergie. Et c'est cela qui faisait rire Johanne.
Le druide était piégé...
Visiblement l'interrogation d'Ismise ne l'avait pas sorti de ses pensées, aussi Johanne pris sa voix la plus grave pour claironner :
"Et bien, ami, on se réveille ? Tu n'as pas l'intention de rester figé la pour la nuit des temps ?"
Puis il se retourna vers les deux demoiselles et s'adressant à l'inconnue il se présenta en effectuant le plus gracieusement que lui permettait son armure une révérence :
"Bonjour belle inconnue, je suis Johanne, chevalier de la prestigieuse guilde Alth, pour te servir".
Puis il s'empressa de reprendre des mains de la druidesse la bûche qui était trop grosse pour des doigts aussi fins. Il enfourna le morceau de bois dans l'âtre et se penchant, il fit jouer sa pierre à feu et alluma les brindilles déjà disposées sur le sol du foyer.